Éric Stemmelen
« Je suis statisticien de formation : je ne crois donc pas à l’incroyable. Je sais que lorsque l’enchaînement des événements est toujours favorable à la même personne, cela n’est que très rarement l’effet du hasard. Au casino, un joueur chanceux c’est une chose, un tricheur professionnel à la solde d’une bande d’escrocs, c’en est une autre. »
Avec la précision et la minutie d’un horloger, Éric Stemmelen démonte les mécanismes de fabrication de la « créature » nécessaire à ce qu’il nomme un tranquille coup d’Etat.
De janvier 2012 jusqu’à l’intronisation « jupitérienne » de 2017, il a investigué, fouillé, décortiqué au jour le jour l’ensemble des médias français aux mains de la grande finance. Et sous nos yeux, page après page, se reconstitue le puzzle : comme dans une enquête policière, s’élabore le « storytelling », la merveilleuse ascension inlassablement répétée, mensonge et falsification inclues si nécessaire.
Le pouvoir financier et économique voulait un homme à sa dévotion, les médias à ses ordres l’ont fabriqué.
Préface de Gérard Mordillat
Prologue de François Ruffin
(En annexe, une nomenclature très complète des médias et de leurs propriétaires respectifs : un outil précieux pour identifier l’origine de nos informations.)
Place publique • juin 2019 • 978-2-87267-218-9 • 240 pages • 15-21,5 cm • 16 €
Rachel Brahy
Docteur en sciences politiques et sociales de l’Université de Liège, Rachel Brahy consacre son étude à la création théâtrale collective en atelier. En suivant le travail concret de plusieurs compagnies de théâtre-action, elle témoigne de l’évolution d’une démarche d’éducation et de culture populaires, apparue dans les années 1970, et soulève la question, au travers des différentes expériences de création qu’elle a accompagnées, de ce qui subsiste de sa portée politique dans un monde dominé par l’économie.
« Quelles sont les règles de la cohabitation culturelle dans une économie mondiale de marché structurellement inégalitaire ? Dans sa singularité, l’étude de Rachel Brahy nous donne à y réfléchir, dans ses diverses dimensions, de l‘intime et du collectif, et c’est un bien précieux pour nous » (Extrait de la préface de Roland de Bodt).
Avec un supplément de Laurent Thévenot.
Place publique • juin 2019 • 978-2-87267-217-2 • 240 pages • 15-21,5 cm • 16 €
Une musicienne belge, sympa et maladroite, débarque à l’aéroport de Tel Aviv et perd son orchestre. Elle embarque dans le premier bus qui se présente, espérant retrouver son groupe : « yes, my first time in Jerusalem, capitale of Palestine ! »
Le quotidien des Palestiniens est traversé dans toutes ses dimensions par l’occupation israélienne. Les images choc qui arrivent jusqu’à la presse occidentale ne parviennent pas à rendre compte de la multiplicité des formes de l’oppression, de la complication imposée à chaque acte banal. Le personnage est immergé dans ce quotidien âpre et pourtant plein de vitalité.
THEATRE ACTION
Mars 2019, 72 p., 10 €
978-2-87267-216-5
de Giovanni LENTINI
Pour son troisième roman, Giovanni Lentini revient à Seraing, cette banlieue liégeoise de son enfance.
Une impasse, ruelle étroite et sombre, « réservée aux pauvres, aux étrangers, aux rejetés, aux abîmés de la vie, aux délaissés, aux déclassés. » C’est là que naît Giuseppe : Pino pour ses parents venus de Sicile en 1946, Jojo pour les copains de l’école. C’est là qu’il va vivre toute son enfance, et si le soleil n’y fait que de furtives apparitions, sa ruelle se colorie d’une vie chaleureuse, espiègle et bigarrée.
À l’écart de la rue Molinay, la grande rue commerçante, symbole de la société de consommation naissante, la ruelle est elle-même le microcosme d’une société humble mais pas misérable, dure parfois, solidaire toujours. Un petit peuple, fier et debout.
Giovanni Lentini aime ses personnages, et les fait aimer au lecteur. A travers eux, c’est une époque essentielle de l’histoire contemporaine qu’il met en scène : celle qui voit la naissance des « Trente glorieuses », mais celle aussi de la grande grève de l’hiver 60-61. Une époque qui voit basculer un monde attaché à ses traditions vers une modernité qui va tout bousculer.
C’est de là que vient notre monde d’aujourd’hui, et ces « Vies à l’ombre » nous l’éclairent d’un point de vue inattendu.
Giovanni Lentini est né en 1951 à Seraing. Sociologue. Ex-journaliste. Réalisateur, notamment du documentaire TV 1946-1956 : les années de l’espoir. Auteur d’un essai L’abécédaire de l’égalité, aux éditions Luc Pire et de deux romans Francesco et François et J’irai plus loin, tous deux aux éditions du Cerisier.
Faits et Gestes
Mars 2019, 152 p., 12 €
978-2-87267-215-8
GIROLAMO SANTOCONO
Santocono est un raconteur d’histoires, c’est lui-même qui le dit. Et voilà qu’il nous en livre un plein panier !
Bien sûr, on y retrouve son Italie natale, et cette Région du Centre où est quasi toute sa vie. Mais il nous fait voyager bien au-delà. Dans l’espace et le temps, le passé ou l’avenir.
Avec une truculence joviale ou une tendresse malicieuse, à partir de réalités quotidiennes et banales, ou de trajets de vie hors du commun, il fait décoller ses récits dans une autre dimension.
Et avec une langue qui fait la nique aux académismes asséchés, il plante ses personnages de chair et de verve dans un décor qui nous est à la fois familier et riche de sens inattendus.
Des histoires savoureuses, jamais futiles ni moralisatrices, et pourtant Santocono y touche souvent à l’essentiel, sans jamais la ramener.
Né en Sicile en 1950, arrivé en Belgique en 1953. Une enfance heureuse dans les baraquements et une adolescence heureuse à Morlanwelz. Licencié en sociologie, ex-animateur/directeur du Centre culturel de Chapelle-lez-Herlaimont, il a de nombreuses expériences tant en théâtre qu’en musique et cinéma. Il est l’auteur de deux romans Rue des Italiens et Dinddra, tous deux édités aux Éditions du Cerisier.
GRIOTTES
Octobre 2018, 256 p., 14 €
9782872672134
de Charles MANIAN
Des élus locaux pas très nets, des policiers aux méthodes discutables, on en trouve dans bien des villes. Comme l’auteur l’affirme, toute ressemblance, etc, etc… serait pure coïncidence.
Et comme dans bien des villes, certains quartiers sont moins fréquentables que d’autres, avec leur jeunes trop basanés pour ne pas être suspects, leurs marginaux « de souche », tout un « petit peuple » difficilement contrôlable. Et parfois explosif. Quand il explose, on appelle cela une émeute.
De compromis en magouilles des uns, confrontés à la débrouille des autres, Manian nous entraîne dans un scénario délirant porté par un humour subversif et corrosif.
Hormis le dénouement, où l’horreur replonge dans la pire des réalités. Mais toute ressemblance….
CERISIER NOIR
mai 2018 - 160 p. - 12 €
9782872672110
de Bruno MANSTER
Bruno Manster est un savant, un scientifique, un philosophe.
Il se réclame aussi bien du Docteur Faustroll que d’Albert Einstein, de Montaigne et Pascal que du Capitaine Haddock et de l’Oncle Tom.
Dans son essai néo-pataphysique, il démontre avec brio comment notre univers est constitué de boîtes multiples, de l’infiniment grand à l’infiniment petit.
De la boîte de Pandore à celle du mouton de Saint-Exupéry, il dessine une fresque de la condition humaine où la réflexion la plus profondément sérieuse rejoint les sphères les plus élevées d’un délire rigolard.
GRIOTTES
Mai 2018, 160 p., 12 €
9782872672127
Récit de Félicité Lyamukuru, rescapée du génocide des Tutsis
Ecrit par Nathalie Caprioli
De sa jeunesse insouciante et joyeuse jusqu’au génocide en 1994, en poursuivant avec une vie à construire à Bruxelles, le récit de Félicité nous touche par les questions qui, au-delà de l’horreur, restent en suspens.
Comment rendre justice ? Comment en finir avec le négationnisme ? Comment transmettre cette histoire à ses quatre enfants ?
Le besoin de savoir, de comprendre devient obsédant. Les réponses à mes questions, je ne les trouverai pas dans les livres, pas toutes en tous cas. Ce que je cherche ? Je veux combler les trous de mémoire, corriger les distorsions, réunir les versions aussi bien de rescapés que de tueurs. J’ignore si ce droit m’est donné, mais je le prends ! À défaut de rite funéraire pour ma famille, j’invente le mien : un rite à la recherche de la vérité. […] Ce projet s’est concrétisé en avril 2015. Je me suis donc rendue deux semaines au Rwanda, accompagnée de Nathalie, lancée avec moi dans un voyage mémoriel. Vingt et un ans après les faits. J’ai trente-sept ans.
QUOTIDIENNES - 2018 -18,00 € - 9782872672097 - 125 X 20 - 296 p.
OLIVIER STARQUIT
La plupart des termes repris dans ce recueil ont fait l’objet d’une chronique intitulée « le mot qui pue » dans Tribune, organe syndical de la Centrale générale des services publics, entre juillet 2013 et mai 2016.
Les mots importent. Dans la vie politique et syndicale, le choix des mots n’est jamais anodin. En effet, le langage n’est pas un simple outil qui reflète le réel, mais il crée également du réel en orientant les comportements et la pensée. Et vivre dans l’omission de cette évidence peut faire des ravages. Les mots portent, emportent avec eux une vision du monde, une logique politique, des signes de démarcation. Les mots classent, trient, délimitent et les fondés de langage du capital n’ont eu de cesse de décréter quels étaient les mots usés et les mots obsolètes.
Si nous n’y prenons garde, nous finirons nous-mêmes par ne plus parler notre propre langue mais la leur.
Cet ouvrage procède modestement à un travail systématique de traque et de déconstruction de ces pirouettes sémantiques, ces ruses de langage afin de faire le tri entre les mots qui libèrent et les mots qui oppriment. Car les mots sont des forces politiques : la reconquête idéologique sera lexicale ou ne sera pas et la bataille des mots est indissociable de la bataille des idées.
Licencié en philologie germanique, maître en traduction et maître en relations internationales et en politique européenne, Olivier Starquit est l’auteur de L’individu privatisé, le service public pour la démocratie (Espace de libertés, 2009) et de L’Extinction des Lumières, vers une dilution de la démocratie ? (éditions des Territoires de la Mémoire, 2011).
Préface de Alain Deneault, docteur en philosophie de l’Université Paris-VIII
PLACE PUBLIQUE - 2018 -12 € - 978287267210-3 - 10,8 X 18 - 176 p.
Ce que révèle LA PAROLE des salariés
Nicolas Latteur
Des ouvrières qui après leur nuit sur la chaîne poursuivent d’autres activités complémentaires pour nouer les deux bouts. Des banquiers malades de vendre des produits dont ils connaissent les défauts et amenés à frauder avec leur propre éthique. Des assistants sociaux évalués à la quantité de dossiers traités. Des écarts de sécurité rendus invisibles par une cascade de sous-traitants. Une entreprise qui pousse ses salariés à la démission. Des évaluations arbitraires qui mesurent la docilité des travailleurs, …
Ces situations et bien d‘autres encore sont relatées par de nombreux(euses) salarié(e)s. Ce livre part précisément de la parole des travailleurs pour s’intéresser au travail et aux conditions dans lesquelles il s’effectue. Plus de quarante personnes y témoignent. Comment leurs trajectoires de vie est-elle marquée ? Quels regards portent-ils ?
La prise en compte de cette parole permet de découvrir les réalités souvent invisibles du travail d’aujourd’hui : les précarités, les atteintes à la santé, les désillusions, mais aussi les espoirs et les résistances qui se construisent. Les témoins racontent comment le travail peut imprégner jusqu’au plus profond de soi.
Ce voyage au cœur du salariat nous révèle un tableau impressionnant de ce que des personnes mobilisent dans leur travail mais aussi des politiques qui encadrent l’emploi, des formes d’organisation mises en place et des conditions de travail qui en découlent.
Des conclusions et une postface invitent à penser les dynamiques à l’œuvre, à questionner des formes d’action collective et à identifier des alternatives au travail aliéné.
Nicolas Latteur développe une approche qui se nourrit de nombreuses rencontres avec des salariés de différents secteurs d’activité, des dynamiques développées par les mouvements d’éducation populaire et de recherches sur l’analyse critique du capitalisme, notamment celle développée par Marx. Il est sociologue, formateur au CEPAG (Centre d’éducation populaire André Genot) et également l’auteur de Le Travail, une question politique (Aden, 2013).
Place publique- 432 p. - 9782872672059 - 23 €
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